La position assise est quasi obligatoire à différents moments de la journée :

  • du lever au coucher,
  • du besoin de repos aux nécessités du travail en passant par différentes attitudes que nous imposent nos activités et nos loisirs.

Ce que doit apporter un siège :

Un confort acceptable pour le plus grand nombre de personnes, dans les meilleures conditions d’emploi aux usages auxquels on les destine.

Découpage de cette phrase :

  • confort : subjectif
  • acceptable : subjectif
  • plus grand nombre : diversité
  • meilleures conditions d’emploi

La différence de taille et de corpulence ne facilite pas la définition de normes dimensionnelles convenant à tous. La moyenne des mensurations n’est pas nécessairement le seul critère à retenir pour construire le schéma général des différentes parties d’un siège. Il faut donc faire un choix.

Dans son ouvrage, Georges Janneau » écrit : « les maîtres menuisiers n’ont pas connu les systèmes que nous appelons la normalisation. Ils pratiquaient par empirisme et par sentiment » Au feeling quoi !

L’Afnor a publié des normes trop élémentaires qui n’étaient pas adaptées à tous les impératifs des diverses positions assises.

Certains éléments sont à préciser :

  • l’usage et l’attitude,
  • le siège et sa structure,
  • l’assise et ses supports (rigide ou déformable).

La difficulté à les préciser provient :

  • des caractéristiques anthropométriques du corps humain,
  • des appréciations du corps humain,
  • de considérations diverses :
    • commodité de fabrication,
    • souci d’esthétique.

Il convient de donner la priorité au corps humain et à sa morphologie qui sont les facteurs primordiaux lors de la construction des sièges.

Le corps est en contact avec le siège en des points précis qui peuvent être immuables suivant des positions données ; tout ce qui est en dehors de ce contact appartient à l’esthétique.

Le travail du constructeur est de lier l’essentiel au subjectif pour réaliser un meuble rationnel

Pour exemple, les notions d’esthétique et de confort sont subjectives, partiales, rationnelles, et conforme à la raison.

Définitions

morphologie : étude des formes de la matière

anthropométrie : mesure des différentes parties du corps

ergonomie : science de l’organisation du travail ; étude quantitative et qualitative du travail dans l’entreprise visant à améliorer les conditions de travail dans l’entreprise et à accroître la productivité ; recherche d’une meilleure adaptation entre une fonction, un matériel et son utilisateur (étymologie : du grec, ergon : travail).

Aspect ergonomique du meuble

À partir de ce qui a été dit plus haut, il est difficile de constater qu’il existe un lien étroit entre la dimension, le confort, la structure du meuble et les dimensions, la mobilité des parties du corps humain, sa plasticité.

Si on laisse de côté la question des styles et des décorations, on peut dire qu’à toutes les époques, ceux qui ont construit des meubles ont eu le souci de le faire à l’échelle de l’homme. Les différences de taille existant entre une population et une autre permettant d’expliquer les variations de dimensions constatées sur les meubles d’origines géographiques très diverses.

L’application du concept de lit, de chaise ou de table doit répondre à des lois ergonomiques précises de confort maximal, quant aux dimensions, à la taille, au choix des matériaux. Les formes comme les matériaux sont ensuite soumis aux lois de la sélection naturelle. En vertu de ce mode, un certain style peut être composé,  mais par la suite une sélection s’opérera en vertu des critères fonctionnels.

Les différentes phases de conception pour un siège

1°) Les dessins du bureau d’études

Point de départ d’un moyen d’expression et de pensée, il doit, par sa configuration, être le véhicule d’idées nouvelles. Il n’a pas pour but la finalité d’un produit, mais l’établissement de bases et de données pour l’ébauche du produit. Les différentes phases du dessin du bureau d’études doivent aboutir à un projet délimité dans ses grandes orientations esthétiques.

a) l’esquisse

Phase première de l’étude d’un siège, elle est l’aboutissement d’un programme de recherche et d’une étude de marché. Ce dessin doit lancer les grandes orientations esthétiques et provoquer la recherche et l’étude.

Notre but n’est pas d’étudier ce dessin dans sa forme d’expression, étant donné qu’il constitue uniquement un premier jet. Cette étude peut se traduire sous forme de maquette, esquisse, croquis et perspectives.

b) l’avant-projet

C’est la seconde phase ; elle reprend le premier jet et a pour mission d’approfondir l’étude et l’orientation données par l’esquisse. Elle définit le programme d’étude et de recherche pour l’élaboration du plan d’ensemble.

L’étude du produit se fait à partir de cet avant-projet en fonction de l’orientation du programme et des possibilités de l’entreprise.

C’est au cours de l’étude de l’avant-projet qu’intervient la recherche des matériaux et composants. Il ne faut pas oublier que le siège est un ensemble de plusieurs éléments devant aboutir à un objet homogène.

On définira la structure de l’élément porteur à partir de l’orientation prise sur l’étude de la suspension, les densités des mousses et l’initialisation de bourrelets et profilés.

C’est à la suite de cette étude de l’avant-projet et en fonction des orientations commerciales et industrielles que sera prise la décision de poursuivre ou d’abandonner le projet ou éventuellement de différer sa sortie.

c) le dessin d’ensemble

Il s’agit d’un dessin de préparation ayant pour but de fournir le maximum d’éléments à l’établissement d’un proto. Ce dessin est exécuté à l’échelle grandeur nature (ech 1) où doit figurer les vues principales nécessaires à la réalisation du prototype, sans entrer dans les détails techniques. Il établit les principaux volumes servant de base à l’élaboration de l’ossature du siège. Ce dessin est conçu à partir des normes dimensionnelles établies en fonction de chaque type d’assise et de garniture du siège.

C’est un plan d’étude et de recherche ; il ne représente pas un document d’exécution pour un usinage, il prépare à la réalisation d’un proto.

d) le prototype

Réalisé à partir du dessin d’ensemble donnant l’ossature de base du siège, ce proto permet de faire toutes les études dimensionnelles et technologiques avec pour finalité un siège déterminé dans sa forme et sa fonction, pour l’usinage de série. Le proto confirme les dessins des vues de face, profil et dessus. Il est fréquent que la lecture du dessin d’ensemble masque des erreurs, ces dernières apparaissent clairement lors de la réalisation du proto.

C’est sur ce proto que seront étudiés les différents stades de la tapisserie et de la garniture. On pratiquera sur ce proto tous les essais d’assise et de confort en fonction de tous les matériaux utilisés. C’est le poste principal ou se fait la coordination entre les deux corps d’état différents concernés : la menuiserie en siège et la tapisserie.

2°) Les dessins du bureau des méthodes

Le bureau des méthodes établit le dessin d’ensemble et la nomenclature détaillée des pièces constituées du modèle et, procédant à une analyse du produit pièce par pièce, réalise les dessins de détail servant à définir les gammes d’usinage.

a) le dessin d’ensemble

Il consiste en une étude technique du dessin du bureau d’études réalisés à partir du prototype. Ce dessin est exécuté à l’échelle grandeur (ech 1) et doit comporter les vues principales : profil, face, dessus, représentant tous les détails techniques d’assemblage en fonction de l’outillage de l’entreprise et de la rentabilité de production. Il est impératif que ce dessin soit le plus clair et le plus précis possible. Il est souhaitable de passer beaucoup plus de temps à l’exécution de ce plan que de risquer de commettre des omissions qui provoqueraient une interprétation douteuse de la lecture de ce dessin. Ce plan doit rester un document de base, ne doit jamais quitter le bureau des méthodes. Il fait office de référence pour tous les dessins de détail technique nécessaire à la réalisation du produit.

b) Les dessins de détail technique

La réalisation d’un dossier de dessins de détail est la partie la plus longue et la plus délicate du bureau des méthodes. En effet ces dessins doivent transmettre à l’exécutant, dans les moindres détails et le plus clairement possible, le mode de technique choisi ou préconisé par le bureau des méthodes. Ces dessins permettront d’analyser et de transcrire le siège pièce par pièce pour préparer l’étude de fabrication. Tous ces dessins seront réunis pour former un dossier de dessins techniques, qui sera distribué à tous les postes de travail concernés.

Les dessins de détail sont réalisés à une échelle plus petite que le dessin d’ensemble. Il est souhaitable d’uniformiser l’échelle de tous ces dessins. Dans certains cas, on sera tout de même obligé de dessiner à l’échelle 1, notamment quand la pièce présente des particularités de forme, principalement en courbe, et que l’on est contraint de coter cette courbe.

En résumé : il y a trois classes de dessin. L’entreprise peut utiliser de nombreux dessins, du croquis d’ébauche au dessin d’outillage, en passant par les vues éclatées ou les notices de montage. En se limitant au seul problème de l’étude du produit et de sa mise en fabrication, on retiendra trois classes de dessin répondant à trois étapes distinctes de la définition du produit.

Première étape : il s’agit de dessin d’étude esthétique matérialisant l’idée du concepteur : esquisses, croquis d’ébauche, dessins définissant les proportions, les volumes, les détails ornementaux etc. Leur but est de donner au prototype, par une transcription des détails d’ordre esthétique et des cotes principales d’encombrement, les indications essentielles pour l’étude du modèle en vraie grandeur.

Deuxième étape : c’est le dessin d’ensemble du modèle. Il donne une représentation complète de l’ensemble et comprend donc la totalité des détails de construction, la totalité des cotes principales d’encombrement, de positionnement des pièces les unes par rapport aux autres, les jeux, etc…

Les mousses

1°) Mousses de polyuréthane (obtenues par réaction chimique : polyol, isocyanates, additifs)

Les différences de souplesse et de dureté proviennent de deux facteurs : la densité et la longueur de chaîne  moléculaire (plus la chaîne est longue, plus le produit est élastique).

  • première génération : polyol à chaîne polyester (fin 1960-1961),
  • deuxième génération : polyol à chaîne polyéther (mousses traditionnelles à chaîne moléculaire relativement courte),
  • troisième génération : polyol de polyéther élaboré (plus élastique plus nerveuse),
  • mousse de haute élasticité, appelée haute résilience (HR, resiliency = élasticité),
  • quatrième génération : allongement des chaînes moléculaires (polyol élaboré + isocyanate élaboré = chaîne moléculaire très longue).

2°) Le bultex : optimisation du produit (densité, dureté, stabilité) ; classé non feu M4.

  • confort : le bultex a une portance presque proportionnelle à la compression, comme le ressort métallique, ou le latex pur.
  • élasticité : à l’assise (écrasement), l’énergie transmise par la déformation de la mousse se transforme en chaleur. Lorsque l’on se relève, la mousse cherche à revenir au point initial, mais l’énergie dégagée en chaleur se perd. Cette perte est appelée perte d’hystérésis. Plus cette perte est faible, plus grande est la nervosité supprimant ainsi l’effet plateau des mousses traditionnelles. Cette perte d’hystérésis est très faible dans le bultex comparée à celle des polyéthers.

 

 

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